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26 mai 2008

BRESIL suite

Agricole, c'est le mot qui qualifie le mieux les régions que nous traversons entre Brasilia et Cuiaba. C'est la Beauce du Brésil, mais une Beauce qui commencerait à Marseille et se terminerait en Belgique (1100 kms). Paysage monotone légèrement valonné couvert de cultures de canne à sucre, de soja, de coton et de maïs. Et de la canne à sucre et du soja, il en faut, car ici, de nombreux automobilistes roulent à l'alcool (de canne), presque moitié moins cher que l'essence, et le soja est mélangé au gasoil pour faire du biodiesel.

Plusieurs fois nous avons vu des avions qui volaient au ras du sol pour traiter des champs de plusieurs kilomètres carrés.

De temps à autre un bouquet d'arbres BOUQUET_D_ARBRESlaisse deviner les bâtiments de la fazenda (ferme), qui du fait de l'éloignement de toute facilité, ressemble plus à un petit village. D'ailleurs, les fazendas, qui sont des domaines privés sont notés sur les cartes routières. Ca fait toujours un point de repère entre des villages quelques fois éloignés de plus d'une centaine de kilomètres.

Sur ces 1100 kms que nous avons parcouru en 2 jours, le plus pénible, ce sont FILE_DE_CAMIONSles camions ; des files entières de camions, jusqu'à 22,40 m de long, qui roulent à fond dans les descentes et  qui n'avancent plus dans les montées et qu'il faut bien doubler à un moment ou à un autre. Alors que jusqu'à maintenant nous avions trouvé des routes en bon état, celle-ci est souvent creusée par les camions, bosselée, défoncée, mal rapiècée, en travaux, bref dangereuse. Heureusement, les routiers sont sympas et se serrent souvent sur la voie d'urgence pour nous laisser passer.

Généralement, lorsque nous sommes en route, nous nous arrêtons dans des restos au bord de la route ou dans les postos pour déjeuner. Dans les "Lanchonetes", les restaurants au kiloAU_KILO, on prend ce qu'on veut, on fait peser et on paie au poids (2,4 à 3,2 €), tandis que dans les "Churrasqueria" même principe, un peu plus cher (4 à 5 €), mais pour les gros mangeurs, c'est super, un serveur passe sans arrêt entre les tables avec différentes viandes grillées VIANDE_GRILL2Eet c'est à volonté.

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Et ici, la viande, ils aiment ça.

Pour les bivouacs, plutôt que les postos bruyants, nous préférons quitter la nationale et trouver un coin tranquille sous les arbres au bout d'une prairie ou entre deux champs de maïs. Le problème, c'est que par ici, dans la campagne profonde, il n'ont pas l'habitude des camping caristes et ralentissent ou s'arrêtent pour voir ce qu'on fait là ; et lorsqu'ils voient qu'on peut vivre dedans confortablement, ils se marrent, nous disent "tout de bon", lèvent le pouce et puis s'en vont.

Arrivés à Cuiaba, capitale du Pantanal nord (plus grand marécage du monde), nous allons au secrétariat du tourisme pour avoir des infos sur un bateau qui pourrait nous enmener de Porto Jofre à Corumba au Pantanal sud, mais personne ne parle Anglais et malgré leur bonne volonté, nous n'obtenons aucune infos précise, mais nous repartons quand même avec 2 T-shirt du tourisme. Quand on vous disait qu'ils sont vraiment sympas !

Nous quittons Cuiaba pour le Parque Nacional Chapada dos GuimaraesPARC_CHAPADA (50 kms). L'entrée du parc est gratuite, mais comme toujours nous n'avons aucune information. Nous roulons jusqu'à la chute "le voile de la fiancée" (ça change, souvent c'est celui de la mariée), le gardien nous dit que c'est fermé sans autre explication ; nous décidons d'aller un peu plus loin pour visiter et bivouaquer à la "cité des pierres" (un truc qui doit ressembler à Brice Canyon), nous faisons 13 kms de piste CASCADE_1et arrivons devant une barrière cadenassée ! ! ! Nous nous arrêtons aux cascades de Cachoeirinha où nous prenons tout de même un bon bain.

Dans la soirée nous CASCADE_2stationnons sur le parking Salgadiera, mais vers 9 h un gardien vient nous dire qu'il faut aller au camping juste en face. Nous on est pas contre, surtout que le camping est moins cher que le parking (enfin on a payé les 2), mais comment savoir qu'il y a un camping alors que rien ne l'indique ! Ya des jours comme ça...

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Le lendemain TizianoTOY_ITALIENS et Silvana qui arrivent de Bolivie viennent nous rejoindre. Ca tombe bien, comme ça fait 2 ans qu'ils rôdent en Amérique du Sud, ils nous refilent pleins de points GPS et même des programmes de navigation. Super sympa, grazie mille Tizi. D'autre voyageurs qui sont encore à La Paz au Pérou devraient nous rejoindre d'ici quelques jours si nous sLAVAGEommes encore par là.

Alain profite d'un bon orage pour nettoyer le camion, le lavage est manuel, mais le rinçage est automatique.

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Dimanche 18 mai 2008

Retour à Cuiaba, beaucoup de courses car nous allons à Porto Jofre (au coeur du Pantanal) en espérant pouvoir rejoindre Corumba par bateau (2 ou 3 jours sur les rivières Cuiaba et Paraguay), mais nous ne savons pas si nous pourrons embarquer cette semZONE_MARECAGEUSEaine ou la semaine prochaine (ou pas du tout !

Le Pantanal est une des plus grandes zone marécageuse du monde (environ 40% de la surface de la France) traversée par de grandes rivières comme le rio Paraguay et ses très nombreux affluents. C'est sans aucun doute la plus belle réserve naturelle d'animaux du Brésil où l'on peut découvrir des centaines d'espèces d'oiseaux, de reptiles et de mamifères.

A partir de mai, le débutTRANSPANTA de la saison sèche, (mai/septembre) le soleil brûle (environ 38°) et assèche une partie des marais et des voies de circulation.

C'est à Poconé que commence la "Tranpantaneira", l'unique piste de terre rouge, surélevée, qui traverse les marais et les prairies humides pour s'évanouir à Porto Jofre, au coeur du Pantanal.

.PONTS__

Cette piste, longue de 150 kms est jalonnée de 128 ponts en bois pas toujours en bon état. Mieux vaut mettre les roues au bon endroit pour éviter de donner à manger aux caïmans (jacarès).

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Et des caïmans, il y en a des milliers qui se dorent au bord de la piste. NoCAIMAN_IGUANE_CAPYus rencontrons aussi quelques iguanes et des dizaines de capybaras. Ici, contrairement à l'Amazonie où les animaux se cachent dans la végétation, les paysages de prairies laissent apparaître les animaux.

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MONTAGE_OISEAUXToutes sortes d'oiseaux trouvent leur nourriture dans ces zones humides (300 espèces) ; martins-pêcheurs, toucans, aigrettes, hérons, rapaces et le tuiuiu (ou jabiru), oiseau symbole du Pantanal, grand échassier qui atteint 1 m de haut.

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Au bout de la pBRESILIENSiste, seulement un hôtel et le camping. Un camping nature au bord du rio Cuiaba où beaucoup de Brésiliens viennent camper pour pêcher. Deux blocs sanitaires, un groupe électrogène qui tourne la nuit pour pomper l'eau du fleuve et faire un peu de lumière et  un grand carbet CARBET_D_OSCARoù Oscar, le patron, vend des bières. Ici il n'y a que deux choses indispensables, le maïs pour appâter les piranhas et la bière pour se rafraîchir et vu le tas de canettes et l'ambiance enCOURS_DE_PECHE fin de journée, ils se rafraîchissent beaucoup. Faut dire qu'il fait très chaud et qu'a part la bière, il n'y a que l'eau du fleuve qui à la couleur du pastis, mais sans les glaçons ni le goût d'anisette. Enfin, ils sont quand même bien sympas, car hier soir au moment du repas, ils nous ont amené un poisson frit. Oscar a bien donné un cours de pêche à Claude, mais les résultats se font toujours attendre !

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Le camping est aussi un mer100_2248veilleux endroit pour observer des aigrettes et des rapaces qui mangent les déchets de poisson. Mais nul doute, que comme nous, vous serez attendri par ce couple de aras hyacinthe amoureux qui ne se quittent pas d'une aile qui vivent dans le creux d'un arbre et se font des mamours toute la journée.

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Entre les pêcheurs amateurs, les touristesHOUSEBOAT de l'hôtel et les "houseboat" des pêcheurs professionnels, beaucoup d'animation sur le fleuve.ZODIAC

Nous mettons notre zodiac à l'eau et remontons des petits affluents au milieu de la forêt vierge. De temps en temps, on entend le plouf des caïmans qu'on dérange dans leur sieste. Claude qui n'est pas très rassurée a sorti la rame au cas où l'un d'eux voudrait goûter au caoutchouc ! Lorsque je lui demande si elle aurait aimer être exploratrice, elle me répond, pourquoi pas, mais sans toutes ces bestioles.

Nous accostons à l'hôtel Jofre enfin de rencontrer Gustavo, le manager, qui est le seul dans le  coin à parler anglais.  Sur notre demande il passe un coup de téléphone à la compagnie maritime, mais pas de chance, le prochain bateau est dans environ 15 jours.(voir page pratique). Dommage, mais nous devons être à La Paz (Bolivie) à la mi juin, nous allons donc reprendre la route.

Samedi 24 mai 2008

Ouf, après 1250 kms et 3 jours de route, nous voilà arrivés à BonitoBonito, une jolie (en portugais) petite ville du Pantanal Sud.

La route qui relie Cuiaba à Rondonopolis n'est pas de tout repos, les camions, trop nombreux, ont défoncé la route. Heureusement, dès que l'on quitte l'axe de Brasilia, la circulation devient plus calme et la route en parfait état permet de profiter un peu du paysage.

Après un premier bivouac "sauvage" bien tranquille, le bush, non accessible nous oblige à dormir au bord de la route dans un posto. Isans_terrel faut croire que nous n'avons pas choisi le meilleur, car nous y serons seul toute la nuit, ce qui est assez rare. Faut dire qu'il était très poussiéreux et un peu destroy.

Les immenses fazenda se suivent et se ressemblent. Par endroit, le long des routes, des villages de toiles ou de plastiques apparaissent. Ce sont les habitations "des semterras" (les sans terre) qui exploitent des lopins de terre laissés libres entre la route et les clôtures.

OBEIR_A_Parfois, les panneaux routiers prêtent à sourrire, celui ci demande aux automobilistes d'obéir à la signalisation, d'autres avant des virages serrés disent : "on vous répète une dernière fois qu'il faut ralentir".

.courses_sur_la_route

Quelques courses à Campo Grande (Grand Camp de 500 000 h) où les immeubles ont remplacés les tipis d'antan et le reste des courses au bord de la route. Eh oui, j'avais besoin d'une planche pour faire une étagère.

Arrivés à Bonito, plutôt que d'aller dans un des 2 camping situés à l'écart de la ville, nous tentons notre chance à l'Auberge de jeunesse,auberge et coup de chance, ils prennent les vieux ! Non, le coup de chance, ce n'est pas ça ; c'est qu'il y a un grand parking tranquille où on peut bivouaquer à l'ombre des arbres, qu'il y a le 220V (quoique notre transfo ai cramé il y a 15 jours), qu'il y a Internet, la télé, des hamacs, la piscine et le petit déjeuner compris. En plus, pour une fois, le staff parle anglais et on arrive à se comprendre.

Nettoyage, lessive, écriture, site, e-mails et bricolage (étanchéité cellule, nettoyage plan cuisson) nous occupe deux jours entiers.

Bonito est une destination très populaire pour les activités sportives nautiques (rafting, canyoning, kayak...) ainsi que pour ses paysages de cascades , ses grottes et ses lacs cristallgrotte_bleueins.

Dans la matinée nous visitons la grotte du lac Azul, une des plus grande grotte du Brésil au fond de laquelle le lac d'une profondeur de 85 m est d'un bleu métallique incroyable.

Sur place, nous faisons la connaissance de Marcello, un guide local que nous avait vivement recommandé "la Tortue".

Dans l'après midi, nous allons au Balneario municipal, piscine naturelle aménagée dans le fleuve où nous nageons au milieu de centaines de poissons dans une eau transparente. Cette transparence parfaite provient de la grande teneur des eaux en calcaire qui fait fonction de filtre naturel.

Nous retrouvons Tiziano et sa femme, nos amis italiens qui campent juste à côté.

ara_macaoaquarioLe lendemain, nous passons la journée à l'Aquario Natural ; descente de rivière au milieu des poissons, balade dans la nature et observation de la faune, ara macao, singes.

Claudcl_caimane préfèretyrelienne faire le singe au dessus des caïmans que la tyrolienne au dessus de la rivière.

Jeudi 29 mai 2008

Ce matin, le temps est couvert et frais ( 20°) et la piste pour Miranda est grasse car il a beaucoup plu cette la nuit.

Nous arrivons chez MarcelloMARCELLO__copie qui nous avait proposé de passer le voir chez lui. Marcello est un Indien qui a grandit dans la brousse et ce n'est qu'à l'age de 16 ans lorsqu'il est arrivé en "ville", qu'il a commencé à apprendre à lire et à écrire. Depuis, il s'est bien rattrappé, il parle portuguais, espagnol, anglais, japonais et un peu le français (un peu, comme nous quoi! ! !)

Il y a 25 ans, il a été le premier guide Indien du Pantanal. Depuis 2 ans, après avoir rencontré et épousé Myrjam, une Suisse Allemande qui faisait le tour du monde, il a créé sa propre agence de tourisme et propose des visites du Pantanal à la carte ( voir page pratique). Nous avions programmé une petite journée de navigation sur le rio Miranda, mais le temps pluvieux et la température tombée à 15° nous en a dissuadé. Dommage, Marcello est super sympa et connait bien son métier.

TOUCANDans les grands arbres qui poussent en face de chez lui, des centaines de Toucans viennent nicher pour la nuit. Entre 17 et 18 h c'est un véritable ballet de becs oranges.

Lorsque nous reprenons la route vers Corumba il bruine toujours. A Buraco de Piranhas, nous bifurquons sur l'ancienne route qui passe au milieu des marais et des oiseaux. A cause de la pluie, la piste est boueuse et glissante et en roulant doucement en 4x4, ça devrait passer, mais devant l'insistance de Claude qui a peur qu'on finisse dans le fossé, nous faisons demi-tour.

Construite sur les rives du rio Paraguay, Corumba fut un des plus important343_CORUMBA port fluviaL du monde dans la première moitié du 19 ième, mais l'arrivée du chemin de fer tua le commerce. Il reste aujourd'hui quelques bâtiments coloniaux et une ville endormie qui survit grace aux mines de fer et de manganèse et aux trafics de toute sorte avec la Bolivie toute proche.

Nous comptions faire quelques courses de produits frais avant d'entrer en Bolivie, mais malgrè ses 90 000 habitants, nous ne trouvons aucun supermarché bien achalandé à Corumba.

Le Brésil est un grand pays, nous n'en avons visité qu'une petite partie, mais nous avons quand même parcouru 8300 kms en 66 jours.  Total cumulé: 9700 km. Dépenses dans le pays : 2200 €

Samedi 31 mai 2008, le voyage se poursuit en Bolivie.

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